http://depsychiatriser.blogspot.it/2016/12/ladmission-forcee-et-le-traitement.html
Http://www.deadlymedicines.dk/forced-admission-and-forced-treatment-in-psychiatry-causes-more-harm-than-good/
qui la traduzione in italiano: http://www.ilcappellaiomatto.org/2016/05/peter-gtzsche-il-ricovero-e-il.html
L'admission forcée et le traitement forcé font plus de dommages que de bien,
par Peter Gøtzsche, Professor, MD, DrMedSci, MSc
8 mars 2016
Le traitement forcé en psychiatrie tel que nous le pratiquons
actuellement ne peut être défendu, ni sur des bases éthiques, ni sur des
bases juridiques ou scientifiques. Ethiquement, les valeurs et les
préférences des patients ne sont pas respectées, bien que le droit
fondamental de l'homme à une égale reconnaissance devant la loi
s'applique à tout le monde, aussi bien aux personnes atteintes de
troubles mentaux 1,2. Cela ressort clairement de la Convention des Nations Unies sur les Droits des Personnes Handicapées 2,
que pratiquement tous les pays ont ratifiée. Cependant, nous ignorons
la Convention et nous continuons à discriminer les personnes ayant des
problèmes mentaux.
Veuillez considérer ceci. Les médecins ne peuvent pas donner aux
patients de l'insuline sans leur autorisation, même si le manque
d'insuline peut les tuer, et ils ne peuvent pas donner des transfusions
de sang à des personnes adultes témoins de Jéhovah sans leur permission,
même si le manque de sang pourrait les tuer. Les seuls médicaments qui
peuvent être administrés sans autorisation sont également parmi les plus
dangereux. Les médicaments psychiatriques sont le troisième tueur
majeur après les maladies cardiaques et le cancer, avec environ 539 000
décès aux États-Unis et l'Union européenne combinés. 1,3 Seuls
les soldats en guerre et les patients psychiatriques sont forcés de
courir des risques contre leur volonté qui pourraient les tuer ou les
mutiler. Mais il existe une différence importante et éthiquement
pertinente: les soldats ont choisi de devenir des soldats; Les patients
psychiatriques n'ont pas choisi de devenir des patients psychiatriques.
Dans de nombreux pays, une personne considérée comme insensée, ou dans
un état semblable, peut être admise dans un service psychiatrique sur
une base involontaire si la perspective d'une guérison ou d'une
amélioration substantielle et significative de la condition serait
autrement sensiblement éloignée. Après avoir étudié soigneusement la
science pendant de nombreuses années, je suis venu à douter que ce soit
toujours le cas. 1
Le traitement forcé implique le plus souvent l'utilisation
d'antipsychotiques, mais ce sont des médicaments très médiocres. Les
essais cliniques contrôlés versus placebo sont gravement irréguliers
parce qu'ils n'ont pas été suffisamment aveuglés. 1 Les
antipsychotiques ont de nombreux effets secondaires évidents, de sorte
que la plupart des médecins et des patients peuvent deviner si un
médicament actif ou un placebo est donné, ce qui exagère nettement
l'effet mesuré 1. , Presque tous les patients dans ces essais
étaient déjà en traitement avec un antipsychotique avant qu'ils ne
soient randomisés après une courte période d'élimination du produit (dite "wash-out"). Cette méthodologie de sevrage brutal (dite "cold turkey")
signifie que les symptômes d'abstinence - qui peuvent inclure la
psychose - sont subis par les patients qui reçoivent un placebo. Même
aidé par ces biais formidables dans les essais, le résultat est pauvre.
L'amélioration minimale de l'évaluation des impressions cliniques
globales correspond à environ 15 points sur l'échelle des syndromes
positifs et négatifs 4, mais ce qui a été obtenu dans les essais
contrôlés par placebo récents dans les demandes de nouveaux
antipsychotiques de la FDA (Food and Drug Administration) étaient de seulement 6 points 5,
Aussi il est facile d'améliorer les scores de façon non négligeable si
les gens sont assommés par un tranquillisant et expriment leurs idées
anormales moins fréquemment. Ainsi, la FDA a approuvé de nouveaux
médicaments antipsychotiques dont l'effet est bien en deçà de ce qui est
cliniquement pertinent. Les médicaments anciens sont également
inefficaces.
Alors que les avantages des antipsychotiques sont douteux, les méfaits
sont certains, et la méthodologie du sevrage brutal est mortelle. Un
patient sur 145 qui est entré dans les essais de rispéridone,
d'olanzapine, de quetiapine et de sertindole est décédé, mais aucun de
ces décès n'a été mentionné dans la littérature scientifique 6.
Par conséquent, si nous voulons savoir à quel point ces médicaments sont
mortels, nous devons nous référer aux essais pratiqués sur des cas de
démence, étant donné que ces patients ne sont pas susceptibles d'avoir
reçu des antipsychotiques avant la randomisation. Des essais randomisés
dans les cas de démence montrent que pour 100 patients traités pendant
quelques semaines, un est tué par un antipsychotique par rapport à ceux
traités par placebo 7. Cela pourrait même être pire que cela
parce que les décès sont gravement sous-déclarés dans les essais
publiés. Par exemple, un examen a révélé que seulement 19 des 50 décès
et 1 des 9 suicides sur l'olanzapine décrits dans les résumés des essais
sur les sites internet étaient également présents dans les articles de
revues. 8
Rien n'indique que la contention physique au moyen des ceintures ou
l'isolement aient des avantages, mais ces traitements peuvent également
être mortels. La violence engendre la violence et lorsque les patients
psychotiques deviennent violents, c'est très souvent à cause du
traitement inhumain qu'ils reçoivent. Ce peut être aussi parce qu'ils
font l'expérience des syndrômes de sevrage lorsqu'ils oublient quelques
doses d'un antipsychotique parce qu'ils sont très désagréables à
prendre, ce qui peut inclure l'akathisie - une forme extrême d'agitation
qui prédispose au suicide et à l'homicide.
Les électrochocs sont également contraint sur les personnes bien qu'il
ne semblent pas fonctionner pour la schizophrénie et bien que l'effet
sur la dépression soit temporaire, ce qui entraîne souvent une série de
chocs. 1 Environ la moitié des patients subissent des pertes de mémoire 1 et plus les traitements sont répétés, plus sévères sont les pertes de mémoire 9.
Certains psychiatres prétendent que les électrochocs peuvent sauver des
vies, mais cela n'a jamais été documenté alors que nous savons que les
électrochocs peuvent tuer les personnes: environ 1 patient sur 1000
meurent. 10
Une autre raison pour l'usage de la force est si les patients présentent
un danger évident et substantiel pour eux-mêmes ou pour d'autres,
auquel cas ils peuvent être involontairement admis. Cependant, cela
n'est pas nécessaire. La loi italienne sur la santé mentale précise
qu'une raison pour le traitement involontaire ne peut pas être que le
patient est dangereux. C'est l'affaire de la police, comme c'est
également le cas en Islande, et les patients en Italie peuvent décider
qu'ils veulent un traitement ailleurs. 1
Le traitement forcé fait plus de mal que de bien et il tue beaucoup de
personnes, non seulement à cause des dommages directs des médicaments,
mais aussi à cause du suicide. Une étude sur un registre de 2 429
suicides a révélé que plus le contact avec le personnel psychiatrique
avait été étroit, ce qui impliquait souvent un traitement forcé, et pire
était le résultat. 11 Comparativement aux personnes n'ayant reçu
aucun traitement psychiatrique au cours de l'année précédente, le
rapport du taux ajusté du suicide est 44 (intervalle de confiance de 95%
entre 36 et 54) pour les personnes qui avaient été admises dans un
hôpital psychiatrique. Ces patients risqueraient d'être plus à risque de
suicide que les autres patients (confusion par indication), mais la
plupart des biais potentiels dans l'étude favorisaient l'hypothèse nulle
qu'il n'existe pas de relation. Un éditorial qui l'accompagne a fait
remarquer que certaines des personnes qui se suicident pendant ou après
l'admission à l'hôpital le font en raison des conditions inhérentes à
cette hospitalisation 12.
J'admets pleinement que certains patients soient très difficiles à
traiter de façon optimale sans utiliser la force. Mais il semble qu'avec
une bonne direction et une formation adéquate du personnel dans les
techniques de désescalade, il est possible de pratiquer la psychiatrie
sans utiliser la force.1,13,14 En Islande, les ceintures n'ont
pas été utilisées depuis 1932 et il y a des psychiatres partout dans le
monde qui ont traité les patients profondément perturbés pendant toute
leur carrière sans jamais avoir utilisé ni les antipsychotiques, ni les
ECT (électrochocs), ni la force.
Je crois que nous devons abolir les lois d'admission forcée et de
traitement, conformément à la Convention des Nations Unies sur les
droits des personnes handicapées 2. L'abandon de la force sera
préjudiciable à certains patients, mais cela profitera à beaucoup plus
de personnes. Nous devrons trouver comment nous pourrions mieux traiter
les patients qui auraient bénéficié d'un traitement forcé dans un avenir
où la force n'est plus autorisée.
Peter C Gøtzsche possède une maîtrise en biologie et chimie de 1974 et
un doctorat en médecine de 1984. Il est spécialiste en médecine interne.
Il a co-fondé la Collaboration Cochrane en 1993 et créé le Nordic
Cochrane Centre la même année. Il est devenu professeur en méthodologie
et analyse en recherche clinique à l'Université de Copenhague en 2010.
Références:
1 Gøtzsche PC. Deadly psychiatry and organised denial. Copenhagen: People’s Press; 2015.
2 United Nations Convention on the Rights of Persons with Disabilities. General comment No. 1 2014 May 19. http://daccess-dds-ny.un.org/doc/UNDOC/GEN/G14/031/20/PDF/G1403120.pdf?OpenElement (accessed 1 April 2015).
3 Gøtzsche PC. Does long term use of psychiatric drugs cause more harm than good? BMJ 2015;350:h2435.
4 Leucht S, Kane JM, Etschel E, et al. Linking the PANSS, BPRS, and CGI: clinical implications. Neuropsychopharmacology 2006;31:2318-25.
5 Khin NA, Chen YF, Yang Y, et al. Exploratory analyses of efficacy data from schizophrenia trials in support of new drug applications submitted to the US Food and Drug Administration. J Clin Psychiatry 2012;73:856–64.
6 Whitaker R. Mad in America. Cambridge: Perseus Books Group; 2002.
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8 Hughes S, Cohen D, Jaggi R. Differences in reporting serious adverse events in industry sponsored clinical trial registries and journal articles on antidepressant and antipsychotic drugs: a cross-sectional study. BMJ Open 2014;4:e005535.
9 Sackeim HA, Prudic J, Fuller R, et al. The cognitive effects of electroconvulsive therapy in community settings. Neuropsychopharmacology 2007;32:244-54.
10 Read J, Bentall R. The effectiveness of electroconvulsive therapy: a literature review. Epidemiol Psichiatr Soc 2010 Oct-Dec;19:333-47.
11 Hjorthøj CR, Madsen T, Agerbo E, et al. Risk of suicide according to level of psychiatric treatment: a nationwide nested case-control study. Soc Psychiatry Psychiatr Epidemiol 2014;49:1357–65.
12 Large MM, Ryan CJ. Disturbing findings about the risk of suicide and psychiatric hospitals. Soc Psychiatry Psychiatr Epidemiol 2014;49:1353–5.
13 Fiorillo A, De Rosa C, Del Vecchio V, et al. How to improve clinical practice on involuntary hospital admissions of psychiatric patients: Suggestions from the EUNOMIA study. Eur Psychiat 2011;26:201-7.
14 Scanlan JN. Interventions to reduce the use of seclusion and restraint in inpatient psychiatric settings: what we know so far, a review of the literature. Int J Soc Psychiat 2010;56:412–23.
Campagne CDPH prohibition absolue de l'hospitalisation involontaire et du traitement forcé.
Traduction Jules Malleus.
Plus:
Peter Gøtzsche sur youtube:
Psych-Drugs Harm - Few Benefit, Many Harmed, Sept. 16, 2015
https://www.youtube.com/watch?v=GNpGe5r0jI0
Psych-Drugs Harm - Stop Forced Treatment, Sept. 16, 2015
https://www.youtube.com/watch?v=2gZq5_17EJ0
Psych-Drugs Risks and Alternatives, October 15, 2016
https://www.youtube.com/watch?v=1saOtiFxtks
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