http://depsychiatriser.blogspot.it/2017/04/je-dois-etre-morte-et-partie-en-enfer.html
Campagne de soutien à l'interdiction absolue de l'hospitalisation et du traitement forcé.
Article publié le 6 mars 2016 sur le blog de la campagne:
https://absoluteprohibition.org/2016/03/06/i-must-have-died-and-gone-to-hell-katherine-tapley-milton/
Mon psychiatre à Centracare [2] était étranger et avait un accent
difficile à comprendre. Il m'a toujours traité comme si j'étais une
enfant mauvaise. Quand il est parti pour deux jours, il m'a donné une
dose excessive de 30 mg de Haldol. Il a dit que c'était: « pour me
garder hors des ennuis ». Vous deviez vous mettre en ligne pour vos
pilules et je n'avais pas d'autre choix que de prendre le médicament,
sinon le personnel serait devenu méchant et m'aurait forcé à le prendre.
Vous ne vouliez pas vous opposer au personnel de l'hôpital ou bien vous
finiriez par être plaqué au sol avec une aiguille dans les fesses. J'ai
entendu dire que les prisonniers politiques de Russie se plaignaient aux
médias occidentaux qu'ils avaient été torturés avec un produit
horrible. Ce médicament s'appelait Haldol. Les psychiatres ici
l'appellent affectueusement « Vitamine H ». La surdose d'Haldol m'a mis
dans une « crise oculogyre », ce qui se passe lorsque vos globes
oculaires roulent vers l'intérieur de la tête et s'y maintiennent.
Commentaires de Wikipedia: « La crise oculogyre est le nom d'une
réaction dystonique à certains médicaments ou conditions médicales
caractérisée par une déviation prolongée involontaire vers le haut des
globes oculaires. Le terme "oculogyration" désigne l'élévation
bilatérale du regard ».
C'est extrêmement inconfortable et terrifiant. Quand cette réaction a
commencé à m'arriver, je suis allée à la salle de l'infirmière et j'ai
supplié pour avoir la pilule contre les effets secondaires appelée
Cogentin. Elle m'a rudement informé: « Tu devras être dans un état bien
pire avant que l'on fasse quelque chose à ce sujet ». Je suis entré dans
une petite pièce et mon cou s'est courbé en arrière et mes yeux ont été
bloqués en regardant une ampoule. J'étais dans une agonie physique et
mentale et je ne pouvais pas croire à la cruauté de quelqu'un qui me
laisserait comme ça. Les effets secondaires du médicament ont duré des
jours et des jours. C'était comme une éternité.
Le téléphone payant était mon seul contact avec le monde extérieur, mais
la concurrence pour son utilisation était féroce parmi les patients. De
plus, il était difficile d'entendre par dessus le bruit de la salle. Il
y avait des gémissements, des pleurs et des hurlements. Je me souviens
d'avoir appelé mes parents en longue distance et de les prier de me
sortir de Centracare. Cependant, j'avais été certifiée, ce qui signifie
que je ne pouvais pas partir légalement. En sanglotant dans le
téléphone, j'ai dit à mon père: "Je dois être morte et partie en enfer".
[1] L'auteur vient de Sackville, au Canada
[2] Centracare était la plus ancienne institution psychiatrique du Canada. Elle a depuis été démolie.
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