http://depsychiatriser.blogspot.it/2017/08/ect-une-procedure-completement-ridicule.html
L'histoire des ECT, ou électroconvulsivothérapie, alias sismothérapie,
alias électrochocs, s'inscrit dans les traitements dit "de choc"
inventés dans les asiles passés. Ces procédés consistaient en gros à
traumatiser la personne par des interventions violentes. Il s'agissait
de tortures destinées à impressionner la personne le plus fortement
possible, et à la menacer de recommencer si elle ne se soumettait pas
corps et âme au rôle imposé par le pouvoir asilaire. Ces procédés
étaient pratiqués sur les personnes innocentes enfermées dans les
asiles, afin de nourrir les prétentions médicales et scientifiques de
leur geôliers.
L'inventeur de la "médecine de l'organe de l'âme" ou psychiatrie est le
médecin allemand Johann Christian Reil (en 1808). Il pratiquait déjà ces
traitements dit de choc. Un de ces traitements de choc, consistait à
s'emparer du patient sans crier gare, et à le plonger nu dans un
baignoire remplie d'eau glacée. Reil était fier d'avoir rafiné le
procédé en faisant placer des anguilles vivantes dans la baignoire.
Un certain nombre de personnes ainsi internées vivaient habituellement
prostrées dans le désespoir de devoir vivre enfermés à vie dans ces
enfers d'inhumanité et d'indignité qu'étaient les asiles. Le Dr Reil
s'émerveilla que son traitement de choc parvint à susciter des
manifestations de protestation ou de fuite de la part de ses victimes.
Il théorisa alors que les "maladies mentales" consistaient en
déséquilibres des trois "forces mentales", qu'il nomma conscience de
soi-même en tant qu'entité, circonspection et attention. Il institua les
"traitements de choc" destinés à "corriger" ces "déséquilibres".
C'était évidemment complètement pseudo-scientifique.
Avec le temps, la prétention pseudo-scientifique s'est renforcée de plus
en plus... La torture "simple" ne suffisait plus. Il fut observé
qu'après une crise d'épilepsie, les patients neurologiques présentaient
un état post-critique, durant de quelques minutes à quelques heures,
pendant lequel le patient fait l'expérience de la confusion, puis
récupère. L'hypothèse fut émise que la crise convulsive "soignerait" les
état confusionnels.
La pseudo-science en action
Dans la même veine pseudo-scientifique, les psychiatres élaborèrent sur
l'idée que l'épilepsie et ladite "schizophrénie" étaient deux conditions
antagonistes, l'une excluant l'autre. Cette absurdité a été poussée
jusqu'à transfuser du sang de personnes dites "schizophrènes" à des
patients épileptiques afin de limiter leurs crises convulsives.
Inversement, on était persuadé que les convulsions devaient logiquement
"soigner" les patients étiquetés "schizophrènes". Le procédé permettait
aussi de rendre l'imposture plus crédible, plus scientifique, en
apparence. Différents moyens ont été mis en œuvre pour provoquer ces
convulsions artificielles.
Entre 1917 et 1935, quatre méthodes furent utilisées en pratique psychiatrique pour induire des convulsions artificielles:
- L'hyperthermie, par exemple en injectant la tuberculine, ou en inoculant des agents pathogènes comme celui de l'érysipèle ou le plasmodium de la malaria, Julius Wagner-Jauregg, 1917.
- L'hypoglycémie, et le coma induit par injection d'insuline, Manfred J. Sakel, 1927.
- Les produits, comme le pentylènetétrazole ou metrazol, Ladislaus J. von Meduna, 1934.
- L'électrocution cérébrale, Ugo Cerletti and Lucio Bini, 1937.
La fondation Nobel, qui récompensa l'invention de l'horrible lobotomie,
s'est discréditée à nouveau en nobélisant l'injection de la malaria en
1927. Le même Julius Wagner-Jauregg était persuadé que la masturbation
causait ladite "schizophrénie" et faisait stériliser ses patients...
Il s'agit de formes de torture
Si le choc par bain glacé s'apparentait aux tortures comme le
"waterboarding" (Guantanamo), le choc par convulsion cérébrale est plus
proche des tortures par asphyxie pratiquées par l'Apartheid, parce que
celles-ci laissent des dommages cérébraux irréversibles, à type de
déficience cérébrale chronique.
L'électrocution cérébrale était un procédé destiné à terrifier la victime.
Coté effet terreur, c'est garanti: l'électricité faisait figure de
science avancée, et était associée aux manipulations de la vie et de la
mort avec les fictions comme Frankenstein (Mary Shelley, 1818). Le
matériel est impressionnant. L'anesthésie générale fut introduite plus
tard pour limiter les mouvements cloniques responsables de fractures.
Cette procédure, qui fait des médecins anesthésistes les complices
actifs des tortionnaires-charlatans, donne encore plus de crédit au
procédé, au yeux de tous.
L'ensemble anésthésie + procédure impressionnante constitue le plus parfait des placebo pour obtenir des "résultats" qui évidemment ne durent pas.
L'ensemble anésthésie + procédure impressionnante constitue le plus parfait des placebo pour obtenir des "résultats" qui évidemment ne durent pas.
Le complet ridicule
Les électrochocs ont été inventés en 1937. Aujourd'hui, il n'existe pas
de modèle des "maladies" traitées, ni d'ailleurs de notions très claires
quand à leur mécanisme d'action...
C'est pourtant facile de réaliser que le traumatisme cérébral provoqué
par les électrochocs s'accompagne d'une réaction de l'organisme au
stress qui comprend un pic des hormones glucocorticoïdes. C'est connu
depuis fort longtemps [1][2], tout comme il est connu que
l'administration de glucocorticoïdes à des personnes dépressives les
améliore nettement, mais à court terme seulement.
Conclusion: administrez des corticoïdes à vos patients dépressifs, et
vous aurez l'effet "cela marche" des ECT, mais sans le dommage cérébral.
L'infâmie
L'histoire des ECT, comme celle de la psychiatrie, est faite d'une
extraordinaire répétition des cycles de dénonciation, oubli, et retour
en force. C'est une disgrâce des media, qui publient sans se lasser ces
articles triomphalistes constitués de contre-vérités. Et aujourd'hui, à
nouveau, les électrochocs reviennent en force. Il faut dire qu'une seule
séance de dommage cérébral irréversible coûte assez cher et que les
incitations existent...
Les contre-vérités assenées et médiatisées sont extraordinaires: on nous
affirme que la procédure est "sans danger", que le procédé "remodèle"
et "régénère" les tissus, que les pertes de mémoire sont "transitoires",
etc...
L'effet majeur, en dehors des accidents d'anesthésie, est le dommage cérébral irréversible.
Coté physiologie, c'est nettement moins anodin que les anguilles
vivantes. On peut même affirmer que le dommage cérébral irréversible est
la conséquence prévisible de ces pratiques d'ECT, quand ce n'est pas
l'épilepsie, ou encore la mort en effet secondaire de l'anesthésie
générale.
Déjà en 1977, c'était complètement connu et prouvé. [3]
Peter Breggin a rassemblé les documents sur ces dégâts cérébraux [4], et
présenté les déficiences cérébrales chroniques provoquées par la
répétition des séances.
Les séances répétées réalisent une véritable lobotomie électrique [5].
Primum non nocere
A vous de juger ce que font ces psychiatres prescripteurs d'ECT du
précepte de base de la médecine "Primum non nocere". En priorité, ne pas
nuire. (Thomas Sydenham 1624 – 1689).
L'avocat Wayne Ramsay n'hésite pas à parler de crime contre l'humanité. [6]
Zéro spiritualité
Il me semble que l'aide à apporter à une personne en condition
dépressive est un travail de nature spirituelle. C'est dire qu'on n'est
même pas dans le début du commencement d'une réponse appropriée avec les
ECT. Mais on est dans l'anti-réponse à la demande de la personne.
Références:
[1] Adrenocortical responsibility in relation to psychiatric illness and treatment with ACTH and ECT. (PMID:14897894)
REISS M , HEMPHILL RE , EARLY DF , MAGGS R , COOK ER , PELLY JE
Journal of Clinical and Experimental Psychopathology [01 Jul 1951, 12(3):171-183]
http://europepmc.org/abstract/med/14897894
[2] Effects of electroconvulsive therapy on neuropsychological function and circulating levels of ACTH, cortisol, prolactin, and TSH in patients with major depressive illness
Acta psychiatrica scandinavia, December 1985
http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1600-0447.1985.tb02651.x/full
[3] Shock Treatment, Brain Damage, and Memory Loss:
A Neurological Perspective
John M. Friedberg, M.D.
American Journal of Psychiatry 134:9, September 1977. pp: 1010-1013.
http://www.electricshocktherapy.info/uploads/4/0/7/6/4076267/shock_treatment_brain_damage_and_memory_loss_-_john_m_friedberg.doc
[4] Peter Breggin http://www.ectresources.org/
[5] Description de la lobotomie électrique:
Electroconvulsive therapy reduces frontal cortical connectivity in severe depressive disorder
Jennifer S. Perrin, Susanne Merz, Daniel M. Bennett, James Currie, Douglas J. Steele, Ian C. Reid,
and Christian Schwarzbauer, 2012
http://www.pnas.org/content/109/14/5464.full.pdf
[6] Psychiatry's Electroconvulsive Shock Treatment
A Crime Against Humanity; par Wayne Ramsay, 2014
http://www.wayneramsay.com/ect.htm
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